sapa

Y aller

Après la baie de Lan Ha et l’île de Cat Ba, après discussion, nous avons finalement décidé de nous rendre à Sapa ; ville de montagne au nord du Vietnam. Très clairement, le mois de janvier n’est pas la bonne saison pour s’y rendre. En cette saison, le temps est souvent brumeux, voire nuageux et pluvieux. Cela signifie que l’on ne voit pas à 5 m ! Pour les beaux points de vue on repassera. Mais parfois, il arrive d’avoir de la chance avec le temps et Sapa est aussi le point de départ idéal pour monter au Fansipan, le toit du Vietnam (3147 m), ou pour partir à la rencontre des différentes ethnies du nord dans les villages alentour. 

Puisque notre groupe s’est séparé pour la journée, Camille, Arnaud et moi arrivons à Sapa de manière différente. De leur côté, ils ont pris un trajet directement depuis l’île de Cat Ba. De mon côté, je me rends à Sapa depuis Hanoï. Camille et Arnaud d’un côté, moi de l’autre, nous avons tous pris des bus de nuit pour nous rendre à Sapa.

Jour 7

Contrairement à Camille et Arnaud qui restent une journée de plus sur l’île de Cat Ba, je décide de repasser par Hanoï avant de me rendre à Sapa. Etant donnée mon état physique (fatigue accumulée et malade ! ), il est plus sage pour moi de me trouver en ville, dans un musée, que de vadrouiller en deux roues à travers toute l’île. Je reprends donc la direction de Hanoï pour la journée. Le chemin est le même qu’à l’aller mais en sens inverse ! Après deux bus et un ferry, j’arrive à Hanoï en milieu de journée. Le bus me dépose royalement à deux rues de l’auberge de jeunesse du Mad Monkey et j’en profite pour y déposer mes bagages jusqu’au soir.

Si vous connaissez Uber, l’équivalent asiatique s’appelle Grab. Il y en a partout, en voiture, en deux roues… les prix sont fixés à l’avance ; donc pas de risque de se faire arnaquer. Bref, c’est mon option pour me rendre au musée d’ethnologie de la ville. Le musée se trouve à l’ouest de la ville mais assez loin du centre ville. En voiture, en revanche, cela prend environ 20/ 25 minutes.

musee d'ethnologie - Hanoi

Ce musée très ambitieux est un véritable trésor ! A faire absolument si vous allez à Hanoï et particulièrement si vous allez à la rencontre des ethnies du nord du Viêtnam après cela. Le musée permet de partir à la rencontre des différentes ethnies et de comprendre les spécificités de chacune ainsi que les échanges qu’elles ont eu entre elles. Regroupées en cinq familles linguistiques, les principales ethnies possèdent chacune leur section.
La scénographie est très belle ; à travers des objets du quotidien, des objets cérémonial, des maquettes et des reconstitutions grandeur nature on apprend à reconnaître et à mieux comprendre les ethnies du Viêtnam, leurs croyances, leur quotidien, leurs savoir-faires. On ressort de ce musée enrichi d’une nouvelle vision sur le Viêtnam et ses habitants.
En plus du bâtiment principal, un autre bâtiment propose des expositions sur l’histoire plus récente et actuelle du Viêtnam, et le jardin regroupe des reconstitutions d’habitations de différentes ethnies que l’on peut visiter.
Attention, il faut du temps pour une visite complète (une demie journée si on prend le temps de lire les explications/ également en français ! ) mais le café du musée offre une pause agréable.

LE BUS DE NUIT

Pour se déplacer au Vietnam, il existe un moyen bien connu des bagpackers : les bus de nuit !

Peu cher, permettant souvent d’économiser une nuit d’hôtel et des temps de transport c’est un mode de transport quasiment immanquable. Il en existe de plusieurs sortes : les bus classiques avec sièges, les bus cabines (voir photo ci-jointe) et les bus dits ‘VIP’. Les bus permettant de dormir sont à peu près tous de la sorte : chacun possède sa propre cabine équipée de rideaux, d’une lumière individuelle et de quoi brancher des équipements en USB. Suivant les bus, en revanche, le confort n’est pas le même, et le prix non plus. Pour ma part, le bus qui m’amène à Sapa ne possède qu’une allée centrale, ce qui signifie que les cabines sont larges et confortables. Il existe d’autres bus avec deux allées, soit trois rangées de couchettes, de fait, beaucoup plus étroites.

Jour 8

On nous avait pourtant prévenu : ‘Sapa, au mois de janvier, ce n’est pas la saison !’ Mais, en chemin, on a aussi croisé d’autre bagpackers, des chanceux, qui ont eu du beau temps. Et puis, on s’est dit : ‘Après tout, nous ne sommes pas là tous les jours. Ce serait dommage de ne pas monter jusqu’en haut du toit du Vietnam.’ Bon, on a joué et on a perdu ! Au moins pour la montée du Fansipan, en tous cas. Au delà du fait que le temps ne permet pas la montée du sommet (on ne voit pas à cinq mètres devant avec le brouillard), le téléphérique qui permet de s’économiser une partie de la montée est en révision pour un mois avant la fête du Tet. Et ça, personne ne nous l’a dit ! Autrement dit, même si le temps l’avait permi, pour monter au Fansipan, il aurait fallu monter à pied avec un trek de 10h dont 6h de montée intense. Ne pas envisager la montée complète si n’êtes pas dans une bonne condition physique et un minimum entrainé.

Bref, aujourd’hui, on opère un changement de plan. Pour une fois, ce sera repos. On profite de cette journée pour visiter la ville, faire un peu les boutiques, se faire masser pendant une heure, faire des lessives, programmer la journée du lendemain. On remet les compteurs à zéro et cela fait du bien.

Un massage s'impose : les pieds et la tête s'il vous plait !

le petit gecko

C’est un des restaurants de Sapa qu’il ne faut pas manquer ! Au delà du cadre magnifique, on se régale. Vous pouvez y trouver une tartiflette étonnamment bonne, mais la spécialité du coin qu’il faut goûter, c’est le boeuf séché. C’est un plat typique autour de Sapa et restaurant réalise lui même sa viande séchée. 

Jour 9

C’est le jour où nous sommes chanceux avec la météo ! Et cela tombe bien, car c’est aussi notre dernière journée sur place et nous avons prévu de faire un tour dans la campagne autour de Sapa.

Pour notre troisième jour à Sapa, nous avons suivi une guide Hmong pour faire un tour dans les rizières et les villages alentours.

Après un premier arrêt dans un café (quasi obligatoire au Viêtnam), notre tour commence réellement.
Première étape : le village de Cát Cát et ses chutes d’eau. Le village est totalement orienté vers le tourisme. On arrive par une porte où il faut payer un droit d’entrée. Après cela, une rue étroite bordée de boutiques de touristes descend jusqu’à la rivière et les chutes d’eau.
Parmi toutes les boutiques, subsistent malgré tout des maisons traditionnelles, un peu cachées en arrière cour ; nous en visitons une. La guide nous explique le fonctionnement de la maison. Lorsqu’une feuille est placée en haut de la porte d’entrée, cela signifie que quelqu’un est malade ou faible et que l’entrée est interdite.
La famille qui nous accueille realise du batik, tissu traditionnellement bleu à motifs. C’est la specialité de la tribue Hmong. Les motifs du tissu sont d’abord réalisés à la cire naturelle, puis le tissu est teint à l’aide d’un bain d’indigo. Une fois la teinture réalisée, le tissu est bouilli afin d’enlever la cire ; seul reste le motif blanc sur fond bleu. Tout est réalisé à la main, ce sont des pièces uniques et longues à réaliser.
Au bas du village, on rejoint la rivière et ses chutes d’eau. Ainsi que l’usine hydroélectrique construite par les français ; même si aujourd’hui, il s’agit d’une salle de spectacle.

On fait les idiots devant les chutes d'eau (Camille et Arnaud)
Et moi !
L'ancienne usine hydroélectrique ...
... Reconvertie en salle de spectacle

Nous quittons le village pour emprunter le chemin des rizières. Après les jours de pluie, c’est boueux!! On ne regrette pas les bottes qui nous ont été prêtées. Heureusement pour nous, le ciel est miraculeusement dégagé aujourd’hui. Mais ça glisse ! Il y a quelques dérapages et Camille perd ses lunettes de soleil dans une rizière. Sur le chemin, nous croisons deux femmes de la tribue Hmong qui montent au village pour vendre du batik. Elles ont l’habitude de marcher dans cet environnement et nous aident à franchir les différents niveaux des rizières. On discute un peu, elles nous apprennent à réaliser des petites sculptures en forme de cœur avec la végétation. Et, nous arrivons tranquillement en haut des rizières avec un point de vue incroyable !
Nous nous arrêtons dans le village Hmong de Lao Chai pour manger. En revanche, le repas est un moment compliqué ; une dizaine de femmes nous regardent manger avec des souvenirs à vendre. Sortir du restaurant sans se faire alpaguer s’avère impossible ; c’est un moment oppressant pour plusieurs d’entre nous.
Notre tour guidé est terminé ; un bus nous attend à la sortie du village pour nous ramener à Sapa. La journée était riche d’échanges et de rencontres et faire un tour dans les rizières était une expérience immanquable au Viêtnam.

En haut des rizières ! Cela valait le coup de monter.